Ce qu’une auteure professionnelle a à dire sur l’autopublication

Il y a quelques semaines, je vous ai parlé d’Holly Lisle, l’auteure américaine que je considère comme mon mentor. Ce que je n’ai pas mentionné dans cet article, c’est qu’Holly est une grande partisane de l’autopublication. Tous ses cours sont publiés par ce biais, et elle réédite également ses romans au fur et à mesure que ses contrats avec ses anciennes maisons d’édition touchent à leurs fins. C’est bien simple, elle ne publie plus rien par le biais de l’édition traditionnelle. Et pourtant, elle demeure auteure à plein temps et gagne honorablement sa vie.

Holly a récemment donné une interview à ce sujet, disponible en podcast à cette adresse : http://rockingselfpublishing.com/episode-34-traditional-publishing-self-pub-holly-lisle/. Elle y parle pendant plus d’une heure de son parcours, de ce qui l’a poussée vers l’autopublication, de son expérience dans le domaine et de sa conviction qu’il s’agit de la meilleure chose qui pouvait arriver à l’édition.

Évidemment, c’est en anglais (encore, hé oui, désolée). Pour ceux qui ne se sentent pas assez à l’aise pour écouter une conversation entière, l’hôte a résumé les points forts de l’interview plus bas sur la page. Dans le pire des cas, je vous invite à copier-coller ça dans un traducteur automatique. Et si au contraire vous vous débrouillez avec la langue de Shakespeare, foncez écouter ça !

Holly s’est tournée vers ce mode de diffusion quand l’autopublication n’en était encore qu’à ses balbutiements, dans les années 90. Depuis, elle en a développé une connaissance considérable. Je pense que son avis vaut vraiment le coup d’être connu pour quiconque s’intéresse, même de loin, au sujet.

4 commentaires


  1. Hum… Je ne suis pas assez douée en anglais pour pouvoir écouter ça (mais j’ai googletranslaté la page en question) (et, dommage, ça m’aurait bien intéressée !), mais il me parait évident que, dans son expérience, en ayant déjà été éditée auparavant pour ses romans, elle a des atouts qu’un auteur n’étant pas passé par là n’a pas.

    Concernant l’autopublication, sinon, j’ai un avis mitigé, là-dessus. Je vois un certain nombre d’auteurs faisant ça et, autant, je trouve ça super pour eux, autant, quand je vois les commentaires des lecteurs sur leurs romans se plaignant que c’est plein de fautes ou quand je lis moi-même certaines de leurs fictions publiées et qui sont bien loin de casser la baraque, je me demande si l’auto-publication a de si beaux jours devant elle. Je sais que c’est pareil avec certaines maisons d’édition, toutefois : il ne faut pas s’imaginer que ce qui est à compte d’auteur est forcément moins bon que ce qui est à compte d’éditeur, mais, dans l’ensemble, j’ai vu moins de plaintes sur la « finition du produit » (mise en page, corrections, etc.) chez les éditions à compte d’éditeur, déjà, et, si certains auteurs publiés à compte d’auteur valent carrément le coup, j’ai peur que la grande démocratisation de ce type de publication et les systèmes aidants comme le KDP d’Amazon fasse ressembler, à terme et, qui plus est, avec l’essor du numérique, les sites de vente de livres à une vague copie de ce qu’on trouve déjà sur des sites comme fictionpress.

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    1. C’est vrai, bien sûr, Holly avait un lectorat de base qui l’a considérablement aidé à s’installer sur le marché. Pour autant, je pense qu’elle en est parfaitement consciente et que si elle estime qu’on peut creuser son trou sans cet avantage, elle est assez futée pour en juger.

      Pour te répondre sur l’autopublication, je pense qu’il y aura quand même toujours une marge entre les sites de vente d’ebook et fictionpress ! Déjà parce que publier sur fictionpress est bien plus simple que sur un site commercial. Ensuite parce qu’un ebook mis en vente « à l’arrache » se remarque très vite : couverture moche, description bâclée, prix posé à la louche, et si le site dispose d’un système d’aperçu, mise en page atroce.

      Le fait est que oui, l’autopublication facilite la publication pour tous… y compris les gens peu soigneux, trop enthousiastes, voire carrément les arnaqueurs. De là à dire que ça pourrait sonner le glas du système, je ne suis pas d’accord. Car c’est aussi la force d’Internet : quand un livre est mauvais, ça se sait très vite. C’est pour ça que j’approuve les initiatives du type « Adopte un Auteur » dont je parlais dans un autre article. Alors oui, il y a un gros volume de livres autoédités, potentiellement plus que de livres édités par des maisons d’édition. Oui, il faut faire le tri. Pour autant, j’ai l’impression que les lecteurs qui s’y intéressent sont globalement heureux de faire le tri eux-mêmes plutôt que de laisser les grosses entreprises décider de ce qui devrait avoir du succès. A noter aussi que les grosses entreprises en question nous facilitent la tâche, puisqu’elles ont tant de mal à se faire à l’existence du numérique qu’elles laissent un gros avantage aux auteurs autopubliés : la chance de poser des prix très compétitifs.

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      1. Oui, c’est tout à fait juste ce que tu dis.
        En fait, pour les avantages qu’a Holly, je pense au lectorat de base, mais également à d’autres éléments : le marché de l’édition, parce que, mine de rien, écrire un bon roman et écrire un roman qui va se vendre peuvent être des choses différentes. Normalement, l’auteur n’a pas à se soucier de la question du second point : c’est le boulot de l’éditeur de juger le potentiel d’un roman à ce sujet et aussi de donner des consignes à l’auteur pour rendre son roman plus attrayant pour les lecteurs, de retravailler les passages qui peuvent être moins bons, d’ajouter de ci ou ça, de trouver un résumé qui accroche, de trouver une couverture qui va à la fois s’adresser au bon lectorat et à la fois donner envie d’acheter le bouquin… Il y a plein de choses qu’un auteur rechignera à faire de lui-même comme choisir une couverture qui ne lui plait pas plus que ça mais a ce qu’il faut pour cibler correctement son lectorat, ou supprimer des phrases dont le style lui plait pour aller plus à l’efficace, etc. Et ce n’est pas évident à identifier.
        Du coup, je pense qu’une auteur ayant eu déjà une bonne expérience de la publication avec un éditeur et puis, mine de rien, des contacts, aussi (parce que, quand on s’auto-édite, il faut se faire corriger, il faut faire une couverture, etc.) doit avoir déjà une certaine connaissance de tout l’aspect « commercial » qu’un auteur débutant n’a pas ou aura beaucoup plus de peine à avoir.
        Mais bon, oui, en effet, il y a des auteurs qui ont une bonne réussite en s’auto-publiant, bien sûr. ^^

        Et, pour le rapport fictionpress/KDP, en effet, on peut quand même supposer que passer le pas de publier son roman sur KDP demande une volonté qu’il n’y a pas forcément quand on publie sur fictionpress. Je voyais plus la comparaison dans le sens « il va falloir trier » mais bon, de toute façon, il faut trier aussi avec les romans publiés à compte d’éditeur, même si un peu moins, je pense. Mais j’avoue que, pour l’instant, même si je connais des auteurs intéressants qui sont auto-publiés ou, plutôt, publiés à compte d’auteur, j’aurais tendance (peut-être à tort, hein ?) à être plus méfiante avant d’acheter un roman autopublié ou publié à compte d’auteur qu’avant d’en acheter un publié à compte d’éditeur. Du moins, actuellement (ça peut changer ^^).

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        1. C’est sûr, avoir de l’expérience dans le domaine où on veut s’implanter, ça aide toujours énormément ! Mais note bien que ça marche aussi dans l’autre sens : un auteur qui se lance dans l’autopublication et rencontre un certain succès obtient du même coup un sacré atout vis-à-vis des maisons d’édition, qui ont la preuve réelle que ses romans ont du potentiel. Il maîtrise aussi mieux tout l’aspect vente du livre et est moins susceptible de se faire arnaquer sur des contrats abusifs. Du coup, je ne suis pas sûre que l’un (autopublication ou publication traditionnelle) soit un début de carrière plus avantageux que l’autre.

          Quant au tri, ma foi, c’est complètement naturel de se méfier et tu aurais tort de t’en priver. Ce n’est pas parce qu’on s’ouvre aux nouveaux modes d’édition qu’il faut se laisser vendre n’importe quoi, et il est évident que c’est le risque quand les romans ne sont pas passés par le filtre de l’éditeur. C’est aussi la responsabilité de l’auteur autopublié : passer outre la méfiance initiale du lecteur potentiel. 😉

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