Le nouveau marché du livre : combien rapporte l’autopublication ?

Il y a quelques mois, je témoignais sur ce blog de ma volonté d’autopublier mes romans plutôt que de proposer mes manuscrits à des maisons d’édition. Bien sûr, c’est une décision qu’on peut considérer risquée, téméraire, voire malavisée. Le net regorge d’avis de professionnels (éditeurs/trices, mais aussi écrivain·e·s, critiques ou libraires) décourageant ce type de publication ou le reléguant au rang d’initiative désespérée d’auteur·e·s refoulé·e·s par le circuit « normal », comme si les livres autopubliés n’étaient rien d’autre que les rebuts des géants du secteur.

Mais qu’en est-il vraiment ? Jusqu’ici, on manquait de chiffres pour prédire le véritable impact de ce nouveau mode de publication sur le marché. Les auteur·e·s, c’est triste à dire, ont souvent honte de parler argent. Leur métier « vend du rêve ». Il faut croire qu’il est mal vu de l’entacher de considérations matérialistes, car il est très rare d’en voir un discuter sans fard de ses revenus (à moins qu’on ne traite des cas exceptionnels à la J. K. Rowling ou Stephenie Meyer qui font penser à certains naïfs qu’écrire des livres, c’est la voie royale pour devenir milliardaire (haha, la bonne blague)). Les grands distributeurs comme Amazon ne publient pas non plus nécessairement des rapports très complets sur leurs ventes.

Mais certains anglophones courageux se sont attelés à la tâche de découvrir enfin combien ça rapporte, aujourd’hui, de s’autopublier. Et les résultats sont carrément édifiants !

Voici le lien vers leur article que, bien qu’il soit en anglais, je vous invite à aller lire de toute urgence : http://authorearnings.com/the-report/. (Si vraiment vous ne pouvez pas lire l’anglais, allez sur Google et tapez « author earnings the report » ; juste en-dessous du deuxième lien, vous aurez « Traduire cette page ». Attendez-vous quand même à ce que ce soit moche.)

Alors bien sûr, il ne faut pas prendre cet article pour parole sainte. Son défaut majeur, à mon sens, est que les statistiques qu’il présente ne portent vraisemblablement que sur les résultats d’Amazon.com – ce qui n’inclut pas Amazon.fr ou autres branches nationales, c’est-à-dire qu’on parle ici d’un marché strictement américain.

Il n’empêche qu’il est extrêmement encourageant, et je passe tant de temps dans le pessimisme ambiant du web français que le lire m’a fait un bien immense. Certes, les livres numériques (fer de lance de l’autopublication moderne) ne rencontrent pas autant de succès en France qu’aux États-Unis. Mais tout de même, devant des conclusions pareilles, on ne me fera pas avaler que l’autopublication n’a aucun avenir.

8 commentaires


  1. C’est courageux de ta part et je te souhaite bonne chance. Envisages-tu de nous faire part d’un retour sur tes propres ventes quand il y aura lieu, histoire de satisfaire la curiosité dévorante de tes lecteurs ? :-p

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    1. Je crois que je ne pourrai pas m’empêcher d’en parler ! Je suis moi aussi très curieuse (et impatiente) de voir quels résultats je vais obtenir. 😀

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  2. Je suis, moi aussi, curieuse d’avoir un retour de ta part…
    Y a-t-il des auteurs français qui sont connus grâce à l’auto-publication, au fait ?

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  3. Il s’agit aussi d’un contexte économique défavorable en France à propos de l’édition numérique. Les grands éditeurs peinent à se décider. Des catalogues pauvres, des prix exorbitants… ça n’aide pas à se décider soi-même à passer au livre virtuel.
    Vu la pression du numérique sur les marchés (même google s’y est mis) les prochaines années pourraient voir le vent tourner en faveur des petits auteurs jusque là boudés par les grandes maisons.

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    1. Je ne crois pas que les grands éditeurs français soient une exception sur le sujet du numérique. Je crains que les anglophones ne valent pas mieux. Tous ces grands pontes ont si peur de le voir signer l’arrêt de mort du livre papier qu’ils se tirent une balle dans la jambe en essayant d’étouffer le marché. Tant pis pour eux ! D’autres comme nous sauront en profiter.
      En tout cas ça fait sacrément plaisir de te voir ici ! Bienvenue chez moi. 😀 Je me souviens que tu as toi-même autopublié il y a quelques temps ?

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      1. Merci !
        Aux USA le livre numérique se démocratise, ils font de l’argent dessus… Ce qui n’est pas le cas de la vieille Europe. J’ai aussi entendu dire que les japonais rechignaient à laisser les Français publier leurs mangas sans avoir un contrôle dessus. Bref, beaucoup de bâtons et peu de roues.
        Et oui, j’ai tenté l’aventure. Sauf que n’ayant aucune confiance en mon travail, je ne lui fais aucune publicité et j’en parle assez peu. Résultat plutôt médiocre après un an et demi.

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        1. Je crois que les grands éditeurs ne sont pas vraiment responsables du succès du numérique aux USA… Ils surfent maladroitement sur la vague.
          C’est dommage, ça. C’est sûr que sur ce marché, sans un peu de visibilité on se noie dans la foule des gens qui tentent leur chance… :X

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