Ça existe !
Déjà, petit rappel pour ceux qui ne savent pas ce qu’est le financement participatif, aussi appelé « crowdfunding ». Il s’agit d’une méthode grâce à laquelle des projets de tout poil (création de films, jeux vidéos, gadgets high-tech, e-boutiques innovantes…) peuvent être financés non pas par des banques ou industriels, mais par des particuliers comme vous et moi. En échange de son enthousiasme pour le projet et de quelques espèces sonnantes et trébuchantes, le particulier reçoit généralement quelques avantages, comme l’accès aux coulisses, une avant-première sur le produit fini, des goodies, etc.
Le phénomène est très à la mode sur la toile ces dernières années et on voit fleurir tout plein de plateformes qui y sont consacrés, comme le précurseur Kickstarter, le concurrent français Ulule et d’autres nouveaux venus plus spécialisés.
Parmi ceux-ci, on compte les éditions m@n. Leur principe est le suivant : pour 15€ par an, vous devenez adhérent. Ceci vous donne le droit de proposer votre manuscrit en ligne et d’accéder à ceux des autres inscrits. Tous les ans, les adhérents votent pour le roman qu’ils veulent voir publié par les éditions m@n. Ils reçoivent ensuite tous le livre en question chez eux — les frais d’adhésion couvrent le prix du livre et les frais d’envoi. Le roman est bien sûr aussi disponible à l’achat pour les non-adhérents.
Je suis aussi tombée sur Pubslush, un système anglophone de crowdfunding plus « classique » où l’auteur décrit son livre, propose des extraits et décide lui-même de l’objectif financier qu’il vise et des récompenses aux contributeurs pour les différents paliers de participations. Le site se consacre exclusivement aux projets de livres et l’équipe s’engage à accompagner l’auteur dans sa démarche.
Mais au-delà de ces initiatives qui semblent plutôt solides, il y a aussi eu l’échec de My Major Company Books. Le projet était dérivé de My Major Company, site assez connu pour avoir financé le succès du chanteur Grégoire. Les particuliers finançant les romans proposés avaient là plus le statut d’investisseurs que de contributeurs, dans la mesure où ils recevaient en échange de leur aide financière une partie des revenus du livre s’il était publié. Démarrée en 2010, l’aventure My Major Company Books s’est soldée par un flop et a clos ses portes en 2012.
En résumé, le financement participatif pour les romans, ça existe, mais ça ne fait pas de miracle. Ça reste tout de même un système alternatif intéressant, un moyen de financer l’impression et le marketing d’un livre tout en garantissant qu’un public attende sa sortie avec enthousiasme.