5 signes qu’un personnage doit mourir dans d’atroces souffrances

1) Il n’a aucune personnalité. Si tout ce que vous avez à dire sur lui, c’est qu’il est beau, grand et intelligent (ou belle, charmante et intelligente), mais que vous n’avez pas la moindre idée de ses passe-temps, de son parfum de glace préférée, de ses rêves pour l’avenir ou des cauchemars qui le/la réveille la nuit, poignardez-le avec un couteau rouillé, brûlez le corps et recommencez depuis le départ.

2) Il n’a aucune importance et n’est là que pour appuyer sur un bouton/donner une information à votre héros/servir de porte-manteau. Et si vous le remplaciez par un membre de votre casting principal ? Vous seriez surpris de la profondeur qu’explorer ce changement pourrait donner à un évènement auparavant sans saveur (que fait-il là ? a-t-il une idée derrière la tête ? est-ce un traître ? comment a-t-il obtenu cette information ? combien ce manteau lui rapportera-t-il quand il le revendra sur eBay ?).

3) Il vient de virer votre héros/héroïne à bas de son trône pour s’y installer et s’y faire servir un cocktail. Un personnage secondaire vous semble soudain si intéressant qu’à force de vous pencher sur son histoire, votre star n’a plus que trois lignes de dialogue ou commence à passer pour le naze de service. Il va falloir faire un choix : soit vous changez de héros et réécrivez le début de l’histoire, soit vous lâchez les chiens sur l’intrus. Le mieux serait de vous débarrasser définitivement de lui pour ne plus être tenté.

4) Il a un frère jumeau/une sœur jumelle. Réfléchissez-y sérieusement. Tous vos personnages apportent-ils vraiment quelque chose d’unique à l’histoire ? Si Jean et André sont tous les deux là pour jouer les voisins sympas, n’y a-t-il pas moyen de fusionner leurs rôles pour approfondir un seul personnage plutôt que de payer deux bons-à-rien qui ne joueront que quelques minutes chacun ?

5) Votre histoire vous intéresse de moins en moins, ou vos personnages se rebellent. Crucifiez-en un sur la place publique ! Honnêtement : virez un personnage en le tuant dans votre roman, ou en le faisant déménager à l’autre bout du monde, ou en le poussant dans un portail interdimensionnel à sens unique. Les répercussions sur l’histoire que vous essayez de raconter seront immenses et provoqueront un vrai coup de fouet, pour vous qui aurez complètement renouvelé votre idée, et pour vos autres personnages qui n’auront aucune envie de subir le même sort…

12 commentaires


  1. Morte de rire ! x’D Sachant que je souffre du syndrome type de l’auteur-qui-n’arrive-à-tuer-aucun-personnage, je m’en vais méditer sur ces cinq excellents conseils.

    (Dis, tu ne voudrais pas faire la prochaine Plume et Astuce ? *sifflote*)

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    1. Je crois que les Plumes se sentiraient flouées si je prenais ta relève ! XD Si tu manques un jour de temps, ceci dit, ça ne me poserait aucun problème que tu utilises un de mes articles de blog. ^^ Ça ne peut que m’apporter de la visibilité, héhé…

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  2. Excellent, trop drôle, et si vrai… De mon côté je préfère trucider des personnages très attachants, c’est meilleur je trouve…*se lèche les babines*.
    Ton blog est vraiment sympa Drago et très instructif !
    A bientôt !

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    1. Héhé, c’est vrai que plus le personnage a conquis le lecteur, plus sa mort aura d’effet. Je ne te savais pas aussi machiavélique, Aranck…
      Merci, je suis heureuse que les articles te plaisent !

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  3. Amusant. 🙂
    Mais pour qu’une mort ait réellement de l’impact, il faut choisir un personnage que le lecteur n’imagine pas mourir… Elizabeth George l’a démontré dans Sans l’ombre d’un témoin.

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    1. Eh bien ! Je n’imaginais pas te voir ici (si je peux te tutoyer ?). Tu as raison, bien sûr, plus l’effet de surprise opère et plus l’émotion suscitée est réelle. Je m’étends un peu plus sur le thème de la mort dans la fiction dans mon article suivant (http://dragonaplumes.wordpress.com/2013/12/24/mort-et-resurrection/), si tu es curieuse.
      Merci d’être passée faire un tour par ici, en tout cas. J’ai commencé à suivre ton blog car tes articles « Coulisses de la langue », entre autres, m’intriguent. Je suis flattée que ce billet ait pu t’interpeller en retour !

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      1. Mais pourquoi je ne serais pas venue ? Quand une personne s’abonne à mon blog, je vais toujours faire un tour sur le sien. Je ne laisse pas systématiquement un commentaire, mais ça m’arrive, comme tu vois (oui, tu peux me tutoyer 😉 ).
        Je viens de lire ton autre article et j’avoue : les résurrections, je trouve ça un peu facile. Tu as cité Supernatural (que je regarde avec plaisir), je pense aussi aux superhéros des comics américains, qui parviennent toujours à revenir d’entre les morts. Ça lasse…
        Si ma rubrique « Coulisses de la langue » t’intéresse, n’hésite pas à participer aux discussions, mon blog se veut aussi un lieu d’échanges.

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        1. Ah oui, en effet, les superhéros américains sont les champions toute catégorie à ce jeu-là ! Du coup, on n’y croit jamais, évidemment.
          Je n’hésiterai pas à participer sur ton blog, sois-en sûre. Je prends un peu mes marques, et puis, j’ai des remords à déterrer des articles vieux de plusieurs mois. ^^ C’est tout à ton honneur de te renseigner sur chacun de tes followers, en tout cas.

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            1. Très bien, je ne me gênerai pas dans ce cas ! Et merci pour les liens. J’avais déjà remarqué le premier, que j’entends explorer dès que j’aurai un peu de temps, mais le second m’intrigue beaucoup (que vois-je ! un petit nouveau, comme moi ?). Je ne manquerai pas de fouiller tout cela.

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