Août touche à sa fin et Le Dragon blanc est en vente depuis 2 mois et 10 jours. Conformément à ce que j’avais promis aux lecteurs du blog, voici un petit récapitulatif de ce que son autopublication m’a rapporté/coûté au jour d’aujourd’hui !
Les plateformes
Pour rappel, Le Dragon blanc est en vente sur 5 plateformes en ligne : Lulu, Amazon, Youscribe, Kobo et la boutique de mon site. Ce n’est pas forcément évident de trouver sur chacun de ces sites les informations pratiques qui peuvent intéresser un auteur envisageant de recourir à ces services. Maintenant que j’ai quelque expérience en la matière, je vous les résume ici :
- Lulu : versement des droits d’auteur 30 jours après la fin du mois, par chèque ou par Paypal. Les droits d’auteur doivent dépasser 5$ si avez recours à Paypal ou 20$ si vous avez choisi le chèque, sans quoi ils sont reportés sur la recette du mois suivant jusqu’à ce que vous atteignez le seuil minimum.
Les revenus de l’auteur sur un ouvrage papier correspondent au prix fixé par l’auteur, moins le coût de fabrication (10,65€ pour Le Dragon blanc, un roman à dos carré-collé grand format de 420 pages), le tout multiplié par 80%. Les 20% restants sont la marge de Lulu. Concrètement, en vendant Le Dragon blanc à 15€, mon revenu par exemplaire s’élève à :
(15€-10,65€)*0,80 = 3,48€
Sur un ouvrage numérique, les revenus de l’auteur correspondent au prix fixé par l’auteur, moins le coût d’hébergement (impossible de trouver de renseignements sur les modalités de calcul de ce coût, j’ignore complètement s’il est fixe ou non ; mais pour Le Dragon blanc, il s’élève à 0,73€), le tout multiplié par 90%. Soit dans mon cas, pour un roman vendu à 4,90€ :
(4,90€-0,73€)*0,90 = 3,76€ - Amazon : versement des droits d’auteur 60 jours après la fin du mois, par virement bancaire. Pas de seuil minimum pour le versement des droits.
Les ouvrages numériques peuvent être vendus selon deux formules dépendant de critères divers, notamment le prix de vente : soit vous percevez 70% du prix HT en droits d’auteur, soit 35%. Il faut aussi soustraire les « frais de livraison » qui correspondent à 0,12€ par Mo du fichier contenant l’ouvrage. Pour un prix TTC de 4,90€, un revenu à 70% et une mystérieuse TVA de 3%, je gagne :
(4,90€/1.03-0,08€)*0,70 = 3,28€ - Youscribe : versement des droits d’auteur 30 jours après la fin du mois, par virement bancaire ou par Paypal. Attention ! Le seuil minimum est de 50€ (rien que ça). Autant dire qu’à moins que vous ayez une renommé folle sur Youscribe, vous devrez attendre les versements de fin de semestre (juin et décembre) pour lesquels ils s’engagent à vous transférer tout votre solde sans tenir compte du seuil.
Les revenus de l’auteur correspondent à 75% du prix de vente, moins 0,15€ de frais. Soit pour moi :
4,90€*0,75-0,15€ = 3,53€ - Kobo : versement des droits d’auteur 45 jours après la fin du mois, par virement bancaire. Seuil minimum de 100$ (oui… carrément) plus, à l’instar de Youscribe, un versement obligatoire tous les 6 mois. Les mois en question ne sont pas précisés, par contre…
Les revenus de l’auteur s’élèvent à 70% du prix de vente. Pour Le Dragon blanc :
4,90€*0,70 = 3,43€ - Boutique personnelle : Là, bien sûr, tout dépend du type de boutique que vous choisissez. J’ai pour ma part acheté un module WordPress, WP eStore, avec un paiement unique de 49,95$ (par opposition à d’autres services qui vous demandent un abonnement). De manière générale, une boutique perso vous reverse le bénéfice d’une vente dès qu’elle est conclue, ce qui est son gros avantage. Inutile d’attendre 6 mois pour être payé·e.
WP eStore me fait le transfert sur Paypal, qui ponctionne au passage 0,25€ plus 3,4% de la somme. Soit pour chaque achat sur la boutique en ligne, un revenu à l’auteur de :
4,90€*0,966-0,25€ = 4,48€
Récapitulatif des ventes
Si je n’ignorais pas que le numérique avait du mal à décoller en France, je n’osais pas imaginer les proportions du phénomène… J’en ai maintenant une belle preuve. Sur 37 ventes à ce jour, 30 étaient des exemplaires papier et 7 seulement des exemplaires numériques.
Bien sûr, il faut mitiger ces résultats par le fait qu’une bonne partie de mes acheteurs jusqu’à aujourd’hui étaient des amis, des lecteurs de longue date ou de la famille. Des gens plus susceptibles de privilégier la valeur affective du livre imprimé, donc. Il ne me reste qu’à booster considérablement la publicité que je peux faire sur le net afin d’attirer de nouveaux lecteurs qui seront peut-être plus séduits par le petit prix de la version numérique.
[D’ailleurs, si vous comptez du nombre de mes lecteurs et souhaitez me donner un coup de main sur ce point, je rappelle que je fais la manche aux commentaires Amazon ! Il vous faut simplement un compte Amazon avec lequel vous avez déjà fait au moins un achat, pas besoin d’avoir acheté le roman spécifiquement sur ce site. Pas besoin non plus d’en écrire des tartines ou de vous forcer à faire les louanges du livre s’il ne vous a qu’à moitié convaincu. Un simple avis honnête de votre part renforcera énormément la visibilité du roman. Merci d’avance ! 😀 ]
Bilan financier
En termes de bénéfices purs, ces 37 ventes du Dragon blanc m’ont rapporté à l’heure actuelle 122,55€.
Malheureusement, cela ne suffit pas encore à amortir ce qu’il m’a d’abord coûté : à-valoir pour ma dessinatrice de couverture, achat de gros des exemplaires que je vends en main propre (ce que j’appelle la vente physique dans le graphique plus haut)… Le Dragon blanc est encore en déficit de 64,21€.
A cela, je peux ajouter les dépenses diverses et variées que j’ai effectuées depuis que j’essaie de lancer mon activité d’écrivaine : hébergement du site, achat du module de la boutique… Au total 87,59€ que je n’ai pas encore commencé à rentabiliser.
Ces chiffres ne m’étonnent pas, dans la mesure où je suis encore complètement inconnue du public. Je savais dès le départ que je m’engageais dans une démarche sur le long cours. J’ai bon espoir que la persévérance, une publicité intelligente, la sortie d’autres livres à venir… finissent par me construire une réputation et gonfler ma comptabilité.
Seul le temps me dira si j’ai raison ou non. Affaire à suivre ! 😀
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Permaliens
C’est déjà une belle somme pour une première… Merci d’avoir partagé et bon courage pour la suite.
Permaliens
Ce serait une belle somme s’il ne fallait pas prendre en compte les dépenses en amont, mais bon… Je ne désespère pas de rentabiliser tout ça. Bon courage à toi !
Permaliens
Plus que les chiffres, moi c’est le temps que tu as consacré, tout le boulot de mise en page, de mise en ligne,… qui ne me donne pas trop envie de tester l’aventure de l’auto-publication.
Je suis un autre auteur, Pascal Bleval, qui s’auto-publie également et ses compte-rendus, malgré leur optimisme, m’amènent à une réflexion : tout ce qu’il y a à faire me fatigue à l’avance. 😛 (bon, c’est peut-être dû aussi à ma vie privée pas forcément évidente et crevante).
Cela dit, tu vends, et ça, c’est génial ! Donc bravo pour ces débuts encourageants et je te souhaite encore de belles ventes et tout ce qui s’ensuit… 😉
Permaliens
Ah, c’est sûr que ça représente plus de boulot que le parcours d’édition classique. Cela dit, tant qu’il y aura des gens pour payer, il y aura des gens pour offrir de l’aide : je pense à des boîtes comme http://www.booknook.biz qui s’occupent de tout ce qui est mise en page (je leur avais posé la question et ils s’occupent sans problèmes de textes en français), ou encore Edilivre et compagnie sur lesquels j’ai déjà écrit des articles. Encore faut-il avoir l’envie de se lancer dans le milieu, bien sûr.
Mais merci, je suis plutôt satisfaite de ces débuts !
Permaliens
Je trouve cet article super intéressant ! Ce genre de retour n’est pas courant et a le mérite de mettre face à la réalité : l’autopublication n’est pas à prendre à la légère si on veut que ça marche et ça demande un vrai investissement. Merci d’avoir partagé votre vécu.
Permaliens
Cela prend du temps, oui, et de la motivation si on espère vraiment vendre. Mais c’est quand même très gratifiant. 😀
Permaliens
Bonjour,
Je pense que ce ne sont pas de grosses dépenses et je sais que c’est beaucoup de travail. Si l’on compte les heures passées, on travaille pour rien.
Je dis que ce ne sont pas de grosses dépenses car j’ai auto-produit mon digipack l’année dernière, j’ai tout fait de A à Z, ai passé beaucoup de temps et j’en suis à quelques milliers d’euros de perte.
Par contre, pour mes nouvelles policières, les dépenses sont quasiment inexistantes. Je fais tout moi-même aussi.
Cordialement.